Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, III.djvu/111

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fig.99)endescendant, ou à 2 pouces de l’omoplate, dans la direction du garrot à l’ombilic. Dans la plupart des individus et dans les races pures sans exception, la laine est dans Fig. 99. cet endroit à la fois la meilleure et la plus fine de toute la toison. À environ 3 pouces plus en arrière, on trouve sur le dos b la qualité moyenne de la laine. Sur la croupe c et dans les parties voisines, la finesse est un peu plus marquée, mais la laine est plus courte, moins tassée et moins nette. En général, elle paraît en ces endroits avoir moins de nerf et une teinte matte et blafarde. Vers la naissance de la queue d en descendant, la laine se montre un peu plus longue, elle est plus frisée et s’échappe en pointe. La finesse est encore moindre. À environ un pouce au-dessous de la naissance de la queue e commence une ligne qui forme la limite naturelle entre la laine de la toi- son supérieure et la laine toujours décroissante de lacuisse.Aujarretfsetrouveenmajeurepartiela laine la plus commune de toute la toison. À l’épaule g, de même que près du genou, la laine gagne en finesse et est très frisée. Celle du ventre h est rare- ment bonne, elle est trop mince et sujette à se tor- dre ; malgré sa finesse, qui égale celle des meilleures qualités, elle est de peu de valeur. La laine du garrot i se fait remarquer par sa disposition à se cordon- ner ; moins elle est tassée, plus elle est disposée à se tordre, et quand elle est dure, ses extrémités sont presque toujours défectueuses. Des deux côtés du cou k la laine est d’une belle venue, elle cède peu à celle des meilleures parties ; elle est en général plus longue que ces dernières. Dans les toisons un peu drues elle a un lustre qui lui est propre. La qualité de la laine des parties supérieures de l’arête du cou l va toujours en décroissant. Dans plusieurs indivi- dus, la laine de la nuque m décroît sensiblement en proportion de celle des autres parties du cou. Elle égale ordinairement celle de la partie supérieure de l’arête du cou ; toutefois, dans les toisons très ser- rées, elle se rapproche davantage de la laine des partieslatéralesdecelui-ci.»Cesdifférencesentre la qualité de la laine sur différentes parties du corps, ainsi que les limites où elles sont circonscrites, sont variables avec les races, les familles et même d’indi- vidu à individu, et il est des troupeaux, tels que ceux dits de race électorale et le troupeau de Naz, etc., où la laine est presque uniformément belle sur toutes les parties du corps. Nous avons fait connaître plus haut les divisions par qualités qui sont adoptées en France pour les laines indigènes et les laines fines, nous ajouterons seulement ici que les pelures en général sont part- agées en 4 classes : commune, haut fin, bas fin, et métis ou mérinos, suivant leur finesse, et que les laines fines de ce genre lavées, c’est-à-dire les écouailles, sont classées par qualités d’après la méthode employée pour les laines de toison. Il en est de même des jaunes, des crottins, des pailleux, etc., qui, triés et lavés, se divisent en 2 ou 3 qualités. § ii. — Des moyens pour mesurer la finesse des laines. D’après les détails dans lesquels nous venons d’entrer, on conçoit sans peine que le classement et le triage des laines se font généralement d’après

98 ARTS AGRICOLES : LAVAGE DES LAINES LIV. IV. l’ensemble de leurs qualités ou suivant les besoins, mais que la plupart du temps c’est la finesse du brin qui sert à fixer le mérite respectif et la valeur des laines. Quelque exercé que soit l’œil ou la main du propriétaire ou du marchand de laine, il est diffi- cile de juger de la finesse de ces filaments, surtout aujourd’hui que les laines ont acquis une grande ténuité, sans faire usage d’un instrument qui gros- sisse le brin et serve en même temps à en mesurer le diamètre. Un assez grand nombre d’instruments de ce genre ont été inventés et désignés sous les noms de mensurateurs des laines, de micromètres et d’éri- omètres ; les plus connus sont ceux de Dollond, de Lerebours, de Voigtländer, de Schirmer, etc. Tous exigent beaucoup d’habitude pour être employés convenablement, et il est très difficile dans leur usage d’éviter de graves erreurs. Un autre instru- ment de ce genre, dû à M. kœhLer, et dans lequel on mesure par un procédé mécanique l’épaisseur de 100 brins à la fois, n’est pas susceptible de don- ner une grande exactitude. Enfin l’ériomètre de Skiadan, qui mesure la finesse de la laine en cent millièmes parties d’un pouce, paraît donner avec promptitude des appréciations exactes ; mais son mécanisme est compliqué, et il a en outre le défaut, ainsi que les autres instruments de ce genre men- tionnés précédemment, d’être d’un prix élevé et peu à la portée des cultivateurs. Nous avons pensé qu’avec un microscope composé, disposé d’une certaine façon, on parviendrait à mesurer la finesse des laines