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Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, III.djvu/196

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liv. iv.
ARTS AGRICOLES : FABRICATION DES VINS.

lames du battage, ne se trouvent trop divisées et ne communiquent plus facilement leur principe acerbe au moût où elles trempent, lorsque la fermentation se prolonge. Les meules de M. de Bourivissac peuvent écraser trop ou trop peu, suivant l’écartement qu’elles conservent; elles agissent d’ailleurs sur les pépins qu’elles broient, ce qui donne au vin une plus grande âpreté.

La machine inventée par M. Guérin de Toulouse est recommandée par M. Louis de Villeneuve dans son Manuel d' agriculture. Depuis plusieurs années elle fait chez lui le service des vendanges avec le plus grand succès et une notable économie. Elle est simple, expéditive, et ne coûte que 54 a 70 fr. Sa construction est facile et peut être exécutée partout. Je la recommande avec d’autant plus de confiance que j’ai fait moi-même usage avec succès d’une machine semblable pour écraser des cerises et d’autres fruits à baies dans une distillerie. La fouloire de M. Guérin a beaucoup d’analogie avec celle de M. Lomeni , auteur d’un excellent traité sur la fabrication du vin ; la seule différence, c’est que dans la première les cylindres sont unis, tandis que dans l’autre ils sont cannelés. Avant de passer à la description de ces appareils, nous croyons devoir rappeler que l’on pourrait employer avec avantage pour le foulage des raisins le moulin qui a été décrit liv. III, pag. 32, fig. 35 et 36. Il suffirait d’augmenter la longueur du cylindre, et de laisser un peu plus d’intervalle entre les chevilles pour que la grappe ne soit pas ft’oissée et les pépins écrasés. 11 serait peut-être encore utile d’arrondir un peu les chevilles au lieu de les laisser angulaires ; celles-ci, en passant entre celles de la trémie, conserveraient une distance suffisante pour ne livrerpassage à aucun grain entierde raisin. Cette machine, au reste, ressemble à celle qui a été exécutée parM.TniEBAULTDEBERNEAUD, mais elle mérite la préférence sur celles-ci, en ce que les chevilles sont en bois et ne peuvent communiquer un goût étranger et aucune couleur au moût. La fouloire de M. Guérin, que la fig. 187 Fig. 187.

Fig. 188. représente vue d’en haut, et dontla figure 188 offre une coupe perpendiculaire, est composée de 2 rouleaux ou cylindres en bois, B G,

LIV. IV.

f>lacés sur le même plan ; il est essentiel que eur parallélisme soit exact. Ils agissent comme des laminoirs par pression et frottement ; ils sont mis en mouvement par le moyen de 2 roues dentées D de différens diamètres , pour communiquer à l’un des rouleaux un mouvement plus accéléré. Chaque cylindre porte une des deux roues dentées ; la manivelle A est adaptée à l’axe de la plus petite. La grande roue a 25 cent. ( 10 po.) de diamètre : la petite n’a que 16 cent. (6 po. 1/2). Les cylindres occupent le fond d’une trémie É, dans laquelle on jette les raisins égrappés ; cette trémie est placée au-dessus d’un baquet F ou de la cuve elle-même.

La fouloire dont nous allons donner la description est représentée dans l’ouvrage que M. Lenoir a publié sur la culture de la vigne et la vinification ; nous remarquons seulement ici que dans la fouloire de M. Guérin , la vendange a besoin d’être égrappée, tandis que dans celle de MM. Lomeni et Lenoir on peut jeter les raisins tels qu’ils arrivent de la vigne , seulement après le foulage on sépare, au moyen d’un crible en osier, ou un filet en ficelle, la quantité de rafles qu’on désire enlever suivant la maturité. La fouloire de M. Lenoir, qui nous paraît réunir toutes les conditions désirables, est représentée en élévation dans la fig. 189 , et par-dessus dans la fig. 190. Elle se compose d’un bâti AA, d’une

Fig. 189.

Fig. 190.

trémie G, et de 2 cylindres accolés, en bois,BB, de 9 po. 8 lig. de diamètre, avec des tourillons en fer tournant dans des coussinets posés sur la partie DD du bâti. Ces cylindres sont cannelés dans le sens de la circonférence. FF sont des renflements d’une ligne et demie à 2 lignes aux extrémités de chaque cylindre. Ces renflemens doivent être en contact. Il existe alors un intervalle de 3 à4 lignes, entre les cylindres ou rouleaux, et en pratiquant de légères cannelures ou dents transversales sur la périphérie de ces renflemens, il suffit d’imprimer le mouvement à un seul des cylindres pour que l’autre tourne en sens contraire , ce qui dispense d’un engrenage. L’essentiel .