Page:Maistre - Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Pélagaud, 1854, I.djvu/18

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raison humaine, reprenant son antique orgueil qu^on avait cru pour jamais terrasse par la foi, osa de nou veau scruter et attaquer les traditions. Les superstitions du Paganisme n^étant plus possibles, ce fut Hn<erédulité seule qui tenta ce funeste combat : elle démolit peu à peu l’antique et merveilleux édiGce élevé par la Vérité même, et ne cessant de nier, les unes après les autres, toutes les croyances religieuses, c^est-à-dire tous les rapports de Phomme avec Dieu, elle continua de marcher ainsi, au milieu d’une corruption toujours croissante de la société, jusqu^à la révolution française, où Dieu lui-même fut nié par la société, ce qui ne s^était jamais vu ; où le monde a éprouvé des maux plus grands, a été menacé d^une catastrophe plus terrible même que dans les derniers temps de Tempire romain, parce que la Vérité éternelle, ayant opéré pour lui le dernier miracle de la grâce, ne lui doit plus maintenant que la justice, et ne reparaîtra plus au milieu des hommes que pour le jugement.


Et véritablement c^en était fait du monde si, sehn la promesse^ celte grâce qui éclaire et vivifie n^eùt trouvé un refuge dans un petit nombre de cœurs humbles, fidèles et généreux. Ils combattirent donc pour la vérité ; ils furent ses martyrs ; ils sont encore ses apôtres. Autour de la lumière qui leur a été donnée d^en haut, ils ont su réunir, ils rassemblent encore tous les jours, ceux qui savent ouvrrr les yeux pour voir, les oreilles