Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/109

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fit ouvrir les portes [1].

Le hasard m’a fait connaître ces anecdotes ; mille autres, sans doute, si elles étaient connues, attesteraient de même l’heureuse influence de l’Inquisition, considérée tout à la fois comme cour d’équité, comme moyen de haute police et comme censure. C’est en effet sous ce triple point de vue qu’elle doit être considérée ; car tantôt elle amortit les coups quelquefois trop rudes et pas assez gradués de la justice criminelle ; tantôt elle met la souveraineté

  1. Je tiens ces anecdotes d’un gentilhomme espagnol, infiniment distingué par son caractère élevé et par l’inflexible probité qui l’a constamment retenu dans le chemin de l’honneur et du danger, pendant les orages de sa patrie. Si cet écrit arrive, par hasard, jusqu’à lui, je le prie de se rappeler ces moments heureux, mais trop courts, où l’amitié instruisant l’amitié, au coin du feu, les heures s’écoulaient si doucement dans ce doux échange de pensées et de connaissances. Jetés un instant ensemble auprès d’une cour brillante, nous ne devons plus nous revoir, mais j’espère que nous ne pouvons nous oublier.