Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/110

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en état d’exercer, avec moins d’inconvénient que partout ailleurs, un certain genre de justice qui, sous un forme quelconque, se trouve dans tous les états ; tantôt enfin, plus heureuse que les tribunaux des autres nations, elle réprime l’immoralité de la manière la plus salutaire pour l’état, en la menaçant, lorsqu’elle devient trop effrontée, d’effacer la ligne qui sépare le péché du délit.

Je ne doute nullement qu’un tribunal de cette espèce, modifié suivant les temps, les lieux et le caractère des nations, ne fût très utile dans tous les pays ; mais qu’il n’ait au moins rendu un service signalé aux Espagnols, et que ce peuple illustre ne lui doive d’immortelles actions de grâces, c’est un point sur lequel il ne vous restera, j’espère, aucun doute, après la lecture de ma prochaine lettre.

J’ai l’honneur d’être, etc.

Moscou, 15/27 juillet 1815.