Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sa force et sa vigilance ont suffi pour donner à l’usurpateur quelques sujets dignes de lui ; mais la masse est demeurée saine, et l’Inquisition seule a pu la rendre à son maître telle qu’il avait eu le malheur de la perdre. »

Je ne sais en vérité ce qu’on pourrait répondre de raisonnable à ces observations ; mais ce qui est véritablement extraordinaire et peu connu, ce me semble, c’est l’apologie complète de l’Inquisition faite par Voltaire, et que je vais vous présenter comme un monument remarquable du bon sens qui aperçoit les faits, et de la passion qui s’aveugle sur les causes.

« Il n’y eut, dit-il, en Espagne, pendant le XVIe et le XVIIe siècle, aucune de ces révolutions sanglantes, de ces conspirations, de ces châtiments cruels, qu’on voyait dans les autres cours de l’Europe. Ni le duc de Lerme, ni le comte Olivarès ne répandirent