Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/116

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le sang de leurs ennemis sur les échafauds. Les rois n’y furent point assassinés comme en France, et n’y périrent point par la main du bourreau comme en Angleterre [1]. Enfin, sans les horreurs de l’Inquisition, on n’aurait eu alors rien à reprocher à l’Espagne [2]. »

Je ne sais si l’on peut être plus aveugle. Sans les horreurs de l’Inquisition, on n’aurait rien à reprocher à cette nation qui n’a échappé que par l’Inquisition aux horreurs qui ont déshonoré toutes les autres ! C’est une véritable jouissance pour moi de voir ainsi le génie châtié, condamné à descendre jusqu’à l’absurdité, jusqu’à la niaiserie, pour le punir de s’être prostitué à l’erreur. Je suis

  1. Lisez aujourd’hui : Les rois n’y furent point assassinés et n’y périrent point par la main du bourreau, comme en France et en Angleterre.
  2. Voltaire, Essai sur l’Histoire générale, tome IV, chap. CLXXVII, pag. 135, Œuvres complètes, in-8°, tome XIX.