Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/121

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on ne sait pas indiquer cette autre cause. Comme si, dans le XIVe siècle, une seule nation avait échappé à la peste noire qui désola l’Europe, lorsque cette nation viendrait ensuite à vanter un remède prophylactique qu’elle aurait annoncé et préparé pour cet effet, un remède dont elle aurait usé sans interruption, et dont elle ferait connaître tous les ingrédients d’un genre notoirement préservatif, il serait souverainement déraisonnable de lui dire qu’elle ne doit rien à ce remède, et que d’autres auraient suffi, tandis que nulle part, hors de chez elle, ces autres remèdes n’auraient point suffi.

Il manquerait quelque chose d’important à l’apologie de l’Inquisition, si je ne vous faisais remarquer l’influence de cette institution sur le caractère espagnol. Si la nation a conservé ses maximes, son unité et cet esprit public qui l’a sauvée, elle le doit uniquement à l’Inquisition. Voyez la tourbe des hommes formés à l’école