Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à ses envoyés : Allez, enseignez toutes les nations ! Celui qui croira sera sauvé ; les autres seront condamnés. Pénétrés de sa bonté, nous ne pouvons cependant oublier aucun de ses oracles : mais quoiqu’il ne puisse tolérer l’erreur, nous savons néanmoins qu’il peut lui pardonner. Jamais nous ne cesserons de la recommander à sa miséricorde : jamais nous ne cesserons, ni de tout espérer pour la bonne foi, ni de trembler en songeant que Dieu seul la connaît. »

Telle est la profession de foi d’un Espagnol et de quelques autres hommes encore. Cette foi suppose nécessairement dans ses adeptes un prosélytisme ardent, une aversion insurmontable pour toute innovation, un œil toujours ouvert sur les projets et les manœuvres de l’impiété, un bras intrépide et infatigable toujours élevé contre elle. Chez les nations qui professent cette doctrine, la législation se tourne avant tout vers le monde