Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/160

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s’est rendu bien coupable encore par les indignes louanges qu’il a prostituées à Voltaire, en se permettant d’appeler, contre sa conscience, savant et profond [1] un historien éminemment superficiel, sans foi d’ailleurs, sans conscience et sans pudeur.

Ce criminel éloge à fait un mal infini, en fournissant une autorité imposante à tous les ennemis

    sans vous dire combien j’approuve la réserve avec laquelle sont écrits ces nouveaux volumes ; j’espère qu’elle vous mettra à l’abri de la critique offensante et malhonnête qu’on a faite de la liberté du premier. (Lettre du 12 mai 1781, mémoires de Gibbon, tom. II, in-8°, pag. 339.) C’est un singulier style dans la bouche d’un ecclésiastique et d’un prédicateur. Priestley était un peu moins caressant : je ne me fais point de scrupule, dit-il à Gibbon, de le dire hautement : votre conduite est basse et indigne. Vous insultez au sens commun du monde chrétien ; défendez donc, je ne dis pas vos principes seulement, mais votre honneur. Peut-il y avoir rien de plus déshonorant, etc., etc. (Lettre du 3 février 1783, ibid. tom. II, pag 343, seqq.) Le jugement est peut-être prononcé un peu durement, mais je ne vois pas qu’il soit possible d’en appeler.

  1. Introduction à l’histoire de Charles V, in-12, tom. II, sect. IIIe, note XLIV, pag. 417.