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Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/32

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Ces coupables inepties excitent, chez les sages, le rire inextinguible d’Homère, mais la foule s’y laisse prendre, et l’on en vient insensiblement à regarder l’Inquisition comme un club de moines stupides et féroces, qui font rôtir des hommes pour se divertir. L’erreur gagne même des gens sensés, et des ouvrages consacrés en général à la défense des bons principes, au point que, dans le journal de l’empire, nous avons pu lire, il n’y a pas longtemps, cet étrange passage : Il est vrai, quoi qu’on en ait dit, que les inquisiteurs avaient conservé, jusqu’en 1783, l’habitude un peu sévère, de brûler solennellement les gens qui ne croyaient qu’en Dieu : c’était là leur tic, mais hormis ce point, ils étaient de fort bonne composition [1].

Certes, l’auteur de cet article a fort peu songé à ce qu’il écrivait. Quel est donc le tribunal de l’univers qui n’ait jamais condamné

  1. Journal de l’Empire, 19 avril 1809.