Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/47

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disparaître, comme vous voyez, les deux fantômes de Voltaire et de tant d’autres imaginations : le pouvoir monacal et les sanglant tribunal. Deux religieux sur onze ou treize juges ne signifient rien du tout ; et quant à ces pauvres Dominicains, sur qui nos préjugés versaient tout l’odieux de l’Inquisition, nous voilà encore forcés de leur faire grâce.

Que si l’on considère l’ensemble du tribunal, il serait difficile d’en imaginer un dont la composition se trouvât plus propre à effacer jusqu’au moindre soupçon de cruauté, et même, j’ose le dire, de simple sévérité. Tout homme qui connaît l’esprit du sacerdoce catholique sera convaincu, avant tout examen, que la miséricorde doit nécessairement tenir le sceptre au sein d’un tel tribunal.

Ce que je dois vous faire observer surtout,

    tromper dans tout ce qui leur échappe de favorable à ce tribunal.