Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/57

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de la part des Cortès, (ibid., page 52) et surtout que ce tribunal est incompatible avec la souveraineté de la nation (ibid., page 65). Je laisse aux bons Espagnols le soin de traiter à loisir la question de la souveraineté du peuple, avec leur roi, par la grâce de Dieu, Ferdinand VII ; qu’ils ne manquent pas surtout de lui dire avec le rapporteur du comité : De quelle manière la nation exerce-t-elle sa souveraineté dans les jugements de l’Inquisition ? D’aucune absolument [1]. Cette précieuse naïveté ne manquera pas de faire une grande impression sur l’esprit du monarque.

Que dirai-je de ce magnifique morceau, tout à fait digne d’être écrit en vers, où l’éloquent rapporteur nous peint le tribunal

  1. De que modo exerce la nacion la soberania en los judicios de la Inquisicion. ― De Ninguno, pag. 66. ― Ici le rapporteur est bien sûr d’avoir raison ; il oublie seulement (mais c’est pure distraction) que le reproche s’adresse à tous les tribunaux.