Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/62

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même et toutes les autres preuves ne sont nécessaires qu’à ceux qui n’ont pas assez réfléchi sur la nature même des choses qui se passe de preuves et les prévient toutes.

On ne saurait trop insister sur ces caractères de l’Inquisition, à raison des innombrables calomnies accumulées contre elle, sans aucune connaissance de cause ; et si vous voulez savoir, monsieur, tout ce que peuvent le préjugé et l’esprit de parti sur les hommes, d’ailleurs les plus sages et les plus éclairés (car je ne prétends désobliger personne), écoutez, je vous en prie, cette nouvelle charge du comité.

« Philippe II, dit-il, défendit l’appel comme d’abus des sentences de ce tribunal, de manière qu’il est indépendant de toute autorité civile, (page 61) et que le grand inquisiteur est un souverain au milieu d’une nation souveraine ou à côté d’un souverain. Il condamne les Espagnols civilement, sans que la puissance séculière