Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/76

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sachant tout ce que ces funestes doctrines pouvaient coûter aux hommes, punissaient très justement du dernier supplice un crime capable d’ébranler la société jusque dans ses bases, et de la baigner dans le sang.

Le moment est venu sans doute où ils peuvent être moins alarmés ; cependant, lorsqu’on songe que le tribunal de l’Inquisition aurait très certainement prévenu la révolution française, on ne sait pas trop si le souverain qui se priverait, sans restriction, de cet instrument, ne porterait pas un coup fatal à l’humanité.

L’abbé de Vayrac est, je crois, le premier Français qui ait parlé raison sur l’Inquisition, dans son voyage d’Espagne et d’Italie [1] ; mais déjà, en 1731, il désespérait de pouvoir se

  1. Amsterdam, 1731, tom. I, pag. 9 ; tom. VI, pag. 50 ; tom. VII, pag. 151, cité dans le Journal historique et littéraire, 1er février 1777, pag. 197.