Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/88

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sait que le beau siècle de la littérature espagnole fut celui de Philippe II, et que tous les écrivains qui ont illustré l’Espagne n’ont fait imprimer leurs livres qu’avec la permission du Saint-Office ? Les mathématiques, l’astronomie, la chimie, toutes les sciences naturelles, la philologie, l’histoire, les antiquités, etc., sont des champs assez vastes que l’esprit humain est bien le maître de parcourir dans tous les sens, sans que le très révérend père inquisiteur s’en mêle le moins du monde. On aura beau répéter qu’on enchaîne le génie, en lui défendant d’attaquer les dogmes nationaux ; jamais on n’autorisera une erreur à force de la répéter.

J’ai l’honneur d’être, etc.

Moscou, 20 juin (2 juillet) 1815.