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France nouvelle. « Je trouve, disait-il, une si grande différence entre les idées que je me suis faites dans ma jeunesse sur la littérature, et celles que je vois adoptées maintenant par les auteurs jouissant de la faveur publique, que j’en suis déconcerté. Je les admire souvent, souvent aussi je ne les comprends pas. Je vois des mots, des expressions nouvelles qui me semblent bizarres, et dont je ne puis pas saisir le sens. Que s’est-il donc passé pendant le long séjour que j’ai fait dans Nord ? me faudra-t-il apprendre une nouvelle langue dans mes vieux jours ? Je n’en ai pas le courage[1]. »

La postérité traita de son vivant Xavier de Maistre comme un ancêtre, en lui assignant une place modeste à la suite des grands écrivains de nos derniers siècles littéraires. Cette place, il la mérite, et par des qualités de style, telles que la grâce et la clarté, de jour en jour plus rares, et par cette expansion de sentiments vrais, qui ne laisse après elle rien d’impur et de malsain.

P. Louisy.
  1. Lettre à M. Charpentier, 18 février 1839.