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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/282

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armes ; on lui promettait une part du butin. Il pensa qu’en le voyant revenir auprès de son maître les personnes qui le soupçonnaient de vouloir déserter n’auraient plus les mêmes raisons de se délier de lui. Cependant, le major s’étant fortement opposé à ce projet, il avait l’air de n’y plus penser, lorsqu’un matin Kascambo vit, en se réveillant, la natte sur laquelle dormait Ivan roulée contre le mue ; il était parti pendant la nuit, Ses compagnons devaient passer le Tereck la nuit suivante et attaquer les marchands, dont ils connaissaient la marche par leurs espions.

La confiance des Tehetchenges aurait dû faire naître quelque soupçon dans l’esprit d’Ivan : il n’était pas naturel que des hommes si rusés et si défiants admissent un Russe, leur prisonnier, dans une expédition dirigée contre ses compatriotes. On apprit en effet dans la suite qu’ils ne lui avaient proposé de les accompagner que dans l’intention de l’assassiner. Comme sa qualité de nouveau converti les obligeait à quelques ménagements, ils s’étaient proposé de le garder à vue pendant la route, et de se défaire ensuite de lui au moment de l’attaque, en laissant croire qu’il avait été tué dans le combat. Quelques hommes seulement de l’expédition étaient dans le secret ; mais l’événement dérangea leurs dis-