Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/303

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mais fervente prière, Ivan reparut. Le passage reconnu n’était pas aussi difficile qu’ils l’avaient cru d’abord. Après être descendus quelques toises entre les rochers, il fallait, pour gagner la côte praticable, longer un banc de rocher étroit et incliné, recouvert d’une neige glissante, sous lequel la montagne était taillée à pic. Ivan ouvrit dans la neige avec sa hache des trouées qui facilitaient le passage ; ils firent le signe de la croix. « Allons, disait Kascambo, si je péris, que ce ne soit pas du moins faute de courage ; la maladie seule a pu me l’ôter. J’irai maintenant tant que Dieu me donnera des forces, » ils sortirent heureusement de ce pas dangereux et continuèrent leur route. Les sentiers commençaient à être plus suivis et bien battus, ils ne trouvaient plus de neige que dans les endroits situés au nord et dans les bas-fonds où elle s’était accumulée. Ils eurent le bonheur de ne rencontrer personne jusqu’à la pointe du jour, où la vue de deux hommes qui parurent de loin les obligea de se coucher à terre pour n’en être pas aperçus.

Au sortir des montagnes, dans ces provinces, on ne rencontre plus de bois ; le terrain y est absolument nu, et l’on y chercherait vainement un seul arbre, excepté sur le bord des grandes rivières, où ils sont encore très-rares, ce qui est fort