Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/366

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Madame Milin et son amie n’avaient rien négligé jusqu’alors pour la dissuader, et lui avaient fait les offres les plus obligeantes, les plus avantageuses, pour la retenir auprès d’elles ; mais rien n’avait pu l’ébranler. Elle se reprochait même le bien-être et le bonheur dont elle jouissait à Ékatherinembourg. « Que fait mon père maintenant, tout seul dans le désert, tandis que sa fille s’oublie ici au milieu de toutes les douceurs de la vie ? » Telle était la question que ne cessait de s’adresser Prascovie. Ces dames se décidèrent donc à lui donner les moyens de continuer sa route. Au retour du printemps, madame Milin, après avoir pourvu à tout ce dont elle pouvait avoir besoin, arrêta pour elle une place sur un bateau de transport ; elle la mit sous la garde d’un homme qui se rendait à Nijeni pour des affaires de commerce, et qui était habitué à ce voyage difficile.

Avant de passer les monts Ourals, qui séparent Ékatherinembourg de Nijeni, on s’embarque sur les rivières qui sortent de ces mêmes montagnes et qui se portent vers le nord. On voyage par eau jusque dans le Tobol, que l’on quitte ensuite pour s’approcher des montagnes.

Le passage n’est ni bien haut ni très-difficile. Lorsqu’on l’a franchi, l’on s’embarque de nouveau