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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/406

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En prenant le voile à Kiew, elle n’avait point l’intention de s’y fixer, voulant s’établir pour toujours dans le couvent de Nijeni [1], comme elle l’avait promis à l’abbesse : elle écrivit à cette dernière lorsque ses dévotions furent achevées, et partit bientôt après pour se rendre auprès d’elle. Cette bonne supérieure l’attendait avec impatience, et ne lui avait point appris l’arrivée de son père pour lui réserver une surprise agréable. Lopouloff et sa femme étaient à Nijeni depuis quelque temps. Prascovie, en arrivant, se prosterna aux pieds de l’abbesse, qui s’était rendue à la porte du monastère avec toutes ses religieuses pour la recevoir. N’a-t-on point de nouvelles de mon père ? demanda-t-elle aussitôt. « — Venez, mon enfant, lui dit la supérieure ; nous en avons de bonnes ; je vous les donnerai chez moi. » Elle la conduisit le long des cloîtres et du couvent sans rien ajouter. Les religieuses gardaient le silence, et leur air mystérieux l’aurait inquiétée, sans le sourire de bienveillance qu’elle voyait sur tous les visages.

En entrant chez l’abbesse, elle trouva son père et sa mère, auxquels on avait également caché son arrivée. Dans le premier moment de surprise qu’ils

  1. Les religieuses, en Russie, ne font point le vœu de clôture.