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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/412

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temps malheureux où, assise sur les marches de l’escalier du sénat, elle sollicitait vainement la pitié du public. La ressemblance qu’elle voyait entre le sort de cette pauvre fille et celui qu’elle avait elle-même éprouvé l’émut profondément : elle lui donna le peu d’argent qu’elle avait, et lui promit d’autres secours. Les personnes dont elle allait prendre congé s’empressèrent, à sa recommandation, de faire du bien à cette infortunée, et devinrent, depuis cette époque, les protecteurs de son père.

Avant de partir de Pétersbourg, elle avait demandé la dispense de la loi qui défend aux novices de faire leurs vœux définitifs avant l’âge de quarante ans : elle ne négligea rien pour obtenir cette grâce, qui lui fut toujours refusée.

En retournant à Nijeni, l’abbesse s’arrêta quelques jours à Novogorod, dans un couvent de religieuses, dont la règle moins austère et la situation auraient été convenables à la santé de la pauvre novice. Celle-ci s’était particulièrement liée, au couvent de Nijeni, avec une jeune compagne qui avait une sœur dans le couvent de Novogorod où elle se trouvait maintenant. Pendant le séjour que Prascovie fit auprès d’elle, cette dernière s’efforça de gagner son amitié ; elle lui apprit que sa sœur avait obtenu de changer de monastère et de venir