Aller au contenu

Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mon hypocrite impartialité ; mais la discussion réveille l’objection, — et tout finit par le doute.


CHAPITRE XXVI.

Maintenant que je suis plus tranquille, je vais tâcher de parler sans émotion des deux portraits qui suivent le tableau de la Bergère des Alpes.

Raphaël ! ton portrait ne pouvait être peint que par toi-même. Quel autre eût osé l’entreprendre ? — Ta figure ouverte, sensible, spirituelle, annonce ton caractère et ton génie.

Pour complaire à ton ombre, j’ai placé auprès de toi le portrait de ta maîtresse, à qui tous les hommes de tous les siècles demanderont éternellement compte des ouvrages sublimes dont ta mort prématurée a privé les arts.

Lorsque j’examine le portrait de Raphaël, je me sens pénétré d’un respect presque religieux pour ce grand homme, qui, à la fleur de l’âge, avait surpassé toute l’antiquité, dont les tableaux font l’admiration et le désespoir des artistes modernes. — Mon âme, en l’admirant, éprouve un