Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/100

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la belle et les amoureux ne s’étaient plus désenlacés.

Ninoche avait vingt ans et savait encore aimer. Toute pâle, toute mièvre, toute drôle, pareille à ces grandes fleurs qui poussent sur les tas de fumier, elle avait l’allure endiablée, la gaminerie désirable des jolies trottins qui dégringolent, le matin, les rues de Montmartre, portant leurs corsets dans un journal chiffonné, coiffées de quatre épingles et bâillant, éreintées d’une nuit blanche. Maxime, qui avait toujours vécu en des trous moroses de province, qui ne connaissait de l’amour que des bonnes fortunes ridicules avec des bourgeoises laides et les voluptés tarifées qui soulèvent le cœur comme des boissons fades,