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Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/109

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tendait. Et, malgré lui, comme bercé, comme grisé, il s’abandonna. Ils causaient comme de vieux amis qui se sont retrouvés après une longue absence. Ils parlaient de Maxime. Ils parlèrent bientôt d’autre chose. Des bouffées de jeunesse redressaient la taille courbée du commandant. Il ne songeait plus à son fils, à ses angoisses, à ses tourments. Ninoche l’avait entraîné sur un sofa. Elle appuyait sa tête décoiffée à l’épaule du vieux, jaunissant d’une poudre parfumée le collet noir de la redingote. Elle le tentait, plaisantait, lui contant des blagues risquées, l’interrogeant sur ses bonnes fortunes d’antan. Elle jouait la comédie, bernant ce Cassandre naïf comme une artiste de haute race. Il l’avait