Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/117

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comme une lassitude des membres, et je ne sais quel désir profond d’y vivre longtemps, d’y vivre toujours, je songe avec d’âpres colères à la pauvre petite Annyl, à l’enfant tant douce, tant jolie qu’ils ont tuée, — les mauvais !

Les propos commencèrent un matin autour du puits large, aux margelles usées, où les filles viennent remplir leurs lourdes cruches et bavardent familièrement, tandis que les seaux s’égouttent avec une chanson claire.

La Toinette, une commère hâlée qui eût brouillé les douze apôtres, ayant alléché la bande par des paroles hésitantes, une histoire d’amour interrompue aux premières phrases, avait enfin jacassé d’un ton effronté,