Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/146

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sait comme tout le monde l’histoire du fameux cours de peinture. L’artiste le tentait comme la lecture d’un livre sadique. Et du jour où il eut entrevu, les yeux cerclés de bistre et sa bouche trop rouge, il oublia le passé, Elvire s’empara de lui, fut son ombre. Elle ne le quittait pas, le soignant, le dorlotant comme une sœur de charité. Il s’habitua à la voir, à l’écouter. Elle entra dans son existence. Ils se promenaient ensemble au bord de la mer. Elle joua son rôle à la perfection, le flattant, l’enveloppant, mêlant à des théories bourgeoises d’esthétique des anecdotes pimentées et des rêves de débauches monstrueuses qui enfiévraient le malade et aiguillonnaient son cœur pourri. Il l’adora.