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Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/15

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ses joues pâlies, ses lèvres palpitantes qui s’offraient à quelque caresse inconnue, ses cheveux fauves enserrant comme d’un cercle d’orfévrerie son bonnet pointu de magicienne posé sur le front, on eût dit d’un lis frileux qui se mourait lentement loin du soleil…

Durant ses veillées monotones, elle avait appris, dans des manuscrits enluminés, les douces doctrines qu’elle ignorait et, savante maintenant en l’art d’aimer, brûlée de désirs inéluctables, rêvant de se donner, de connaître la morsure divine des voluptés, elle cherchait partout le bien-aimé qui l’enlacerait une nuit de ses bras ardents.

Des jours, elle feignait de dormir au fond de son fauteuil armorié,