Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tants de leur travail, sur le banc de pierre accoté à la porte du Mas-Jelus. Alors, ils bavardèrent comme des amis anciens. Margarîdo lui contait son histoire. La mort de son père, un pauvre diable de bûcheron que la chute d’un chêne avait écrasé dans le bois. Puis, ses longues stations au milieu de la lande, sous le ciel blanc de midi et pendant les grises journées d’automne, tout cela pour un mauvais tortillon de pain noir qu’on lui donnait en rechignant au village et pour dormir la nuit auprès des chèvres. Le dimanche, les beaux danseurs se détournaient d’elle parce qu’elle était mal accoutrée dans ses défroques et elle se lamentait de ne pas avoir encore d’amoureux comme les autres filles