Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/81

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ne pleuvait pas, où les musiques militaires jouaient au Luxembourg, et aux dates fixes où elle devait toucher sa modeste pension…

Autrefois — que d’eau avait coulé depuis sous les ponts ! — elle avait été riche. Tous les malchanceux n’ont-ils pas, dans leur triste existence, un chapitre de joies ? Mariée à un officier de la garde impériale, elle avait eu son hôtel, son salon, ses voitures. Sa beauté triomphait partout. On s’agenouillait humblement devant elle comme devant une souveraine adorée.

Puis, la dégringolade tragique. L’Empire démoli. Napoléon à Sainte-Hélène. Les officiers en demi-solde. Et, une nuit, le mari qu’on rapporte sur une civière, la poitrine trouée