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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/121

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DEUX AMIES

pouvait s’échapper et qu’ils arrivaient tous les trois.

La cousine s’y préparait à l’avance, bouleversait la maison, éreintait ses deux petites orphelines à frotter, à laver, à récurer. Et on cardait les matelas, on sortait le beau linge des armoires, le linge de famille qui fleure la bonne lessive et la lavande. Les planchers luisaient comme des miroirs. Les carreaux des fenêtres étincelaient sous leurs rideaux blancs. Les allées du jardin étaient ratissées, les plates-bandes fleuries.

La maison avait un aspect réjouissant de fête.

Et la vieille fille caquetait alors du soir au matin, emmenait partout ses hôtes, les gavait de friandises, de fruits gardés soigneusement sur les planches du cellier, de petits plats sucrés dont elle puisait les recettes dans un gros livre de cuisine.

Elle s’emparait de l’enfant, le faisait coucher dans sa chambre, l’habillait, le berçait avec de vieilles chansons de nourrice — ces chansons où revient toujours l’histoire d’une