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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/120

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LES PARISIENNES

partie de campagne. Elle s’appelait Luce et était toute frêle, toute jolie, comme ces oiseaux des îles que les femmes épinglent à leurs manchons. Son rire d’enfant ensorcela Jacques.

Les jeunes gens s’aimèrent. Une idylle blonde et rose de baisers timides, d’aveux balbutiés, de tendresses devenant de plus en plus tendres.

Et ils s’en allèrent passer tout un grand mois de leur lune de miel chez la cousine, dans la calme maison posée au bord de l’eau.

La vieille fille pleura plus d’une fois en les voyant, le bras à la taille, chuchoter dans l’ombre verte des charmilles et n’ouvrir leurs volets qu’au plein midi. Puis elle s’y accoutuma, les encouragea à s’adorer, se chauffa à cette belle flambée de printemps.

La cousine fut la marraine de leur baby, et elle qui ne voyageait jamais, qui ne franchissait pas deux fois dans l’année le seuil de son logis, mit la clef sous la porte et partit pour Paris, afin d’assister au baptême du petit.

Et c’étaient des joies sans fin quand Jacques