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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/147

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DEUX AMIES

Eva m’aime autant qu’elle le dit, elle m’aimera encore plus. Bébé est pâlot depuis quelques jours. Ses paupières sont toutes cernées, ses lèvres toutes blêmes. Nous partirons de bon matin pour le Pré-Catelan et nous boirons une tasse de lait bien chaud ensemble. Il est si drôlet quand il trempe sa frimousse dans la crème et qu’il murmure :

— Bon ça, petite maman, très bon ça ?

Et le gourmand chéri sait bien qu’il aura sa seconde tasse et autant de gâteaux que sa main mignonne peut en tenir. Dire que dans un an ça portera des pantalons ; comme je vais paraître vieille !

Ce jeudi.

Nous partons demain pour le château de Trèflecourt, près de Caen. Mme de Tillenay et sa mère nous ont tellement harcelés que Jacques n’a pas osé refuser leur invitation. La cousine Eudoxie y passera tout l’automne et Bébé s’en réjouit. Il fait la mouche du coche, bouleverse la maison, répète à tout le monde