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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/148

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LES PARISIENNES

qu’il faut faire les malles et bien vite rejoindre « tata Lunette » ; — c’est ainsi qu’il a baptisé la cousine. Il paraît qu’on s’amuse beaucoup là-bas. J’emporte cinq toilettes et trois chapeaux. Simplicité édifiante. Je me fais une fête de retrouver de vrais arbres, des draps qui sentiront la bonne lessive, d’entendre chanter les coqs, de me rouler dans les foins comme lorsque j’avais douze ans. C’est si beau la campagne en automne. Le soleil est si tiède, le ciel d’une si douce mélancolie et les feuilles ont une odeur si molle, si imprégnante. Jeanne et Stanislas doivent m’apprendre à monter à cheval, et je suis si contente que j’aurais presque envie de dire comme Bébé :

— Bon ça, petite maman, très bon ça !