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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/251

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IV

Le coupé file au grand trot. Les vitres embuées semblent des stores opaques, et les deux petites femmes emmitouflées dans leurs fourrures se serrent l’une contre l’autre comme aux matins de givre, des pigeons sur le toit d’un colombier. D’abord cela ne marchait pas. On eût dit d’une cérémonieuse promenade de vieille chanoinesse. Mme de Tillenay intimidée par sa bonne fortune ne trouvait pas ses mots, balbutiait des banalités de femme du monde qui s’ennuie. Suzette lui répondait sur le même ton poli et glacial. Puis les jambes qui se touchent, un pied qui se pose tout doucement sur le pied de la voisine, un cahot de la voiture qui rapproche encore, les idées de folie qui reviennent