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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/58

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LES PARISIENNES

folies quand l’amour, comme un oiseau de proie, s’agrippait à leur cœur.

Était-ce donc vraiment si doux, si désirable de se laisser brutaliser par un homme, d’écraser ses seins contre une poitrine vigoureuse, de meurtrir sa chair souple et rose à la peau rude des mâles et d’être dans ce duel la plus faible, l’instrument passif de plaisir qui répète n’importe quelle chanson, au gré du musicien ?

Quel secret mystérieux se cachait là-dessous ?

Eva le sut bientôt.

Elle était alors à Étretat, où ses parents avaient loué une villa dans le Grand Val. Les Luxille ne devaient les rejoindre, selon leur habitude, qu’à la fin d’août.

M. Moïnoff avait invité le fils d’un de ses amis à passer toute la saison au bord de la mer parmi eux.

Il s’appelait Iwan Petrowski. Un gars solide, bâti comme un hercule forain, musculeux, mais dont la figure poupine, les carnations roses, la fine moustache blonde et les larges yeux, un peu mélancoliques, avaient une séduction réelle.