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Page:Maizeroy - Deux amies, 1885.djvu/74

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LES PARISIENNES

un aspect de phtisique et une sorte de tremblement sénile agitait ses mains diaphanes.

Mme de Luxille s’inquiétait sans découvrir la véritable cause de ce changement morbide. À Paris, une crise aiguë éclata. Les médecins la condamnèrent. Cependant sa jeunesse la sauva. Elle eut encore assez de forces, assez de sève dans son tempérament anémié pour échapper à la mort et se releva, enlaidie, les cheveux coupés comme un garçon, les membres débiles, mais aussi gangrenée que si elle n’avait pas reçu cette formidable leçon. La fêlure de son cerveau s’était agrandie davantage.

— Mariez-la bien vite, qu’elle veuille ou ne veuille pas, mariez-la à n’importe qui, avait dit le célèbre docteur Fieuzet à Mme de Luxille en mettant les points sur les i à la mère inconsciente et l’obligeant à toucher la plaie du doigt.

Et il achevait sa pensée avec la brutalité d’un coup de scalpel. Le mariage seul agirait efficacement, purifierait la pourriture de ce corps, de cette intelligence. L’autorité d’un homme réussirait mieux en pareil cas que les conseils