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CHAPITRE XIII


RETOUR À LA CIVILISATION.


À la fin d’octobre, le steamer Le Havilah nous prit à son bord, après avoir débarqué mon remplaçant Hyvernault. Nous quittâmes, non sans quelque émotion, ce paradis sauvage devenu un coupe-gorge.

L’insurrection avait repris et rugissait plus que jamais. Un mois après la mort d’Ataï, les Canaques de Muéo et de la Poya, massacraient le riche éleveur Houdaille, divers colons, libérés et Chinois et même le chef indigène Mavimoin, coupable de sympathies pour les blancs. Aussitôt après, toute la région, demeurée jusqu’alors paisible, se souleva et le pénitencier agricole de Bourail se trouva, pendant six ou sept semaines, littéralement bloqué. Sans doute, des insurgés de la première heure, réfugiés chez leurs frères du nord, avaient communiqué à ceux-ci leur haine de la domination européenne. Ah ! s’ils s’étaient révoltés ensemble, à la même heure ! Pauvre Ataï !

Aux établissements miniers du Diahot, la population, assez nombreuse cependant pour se défendre, avait été saisie d’une telle panique que le gouverneur avait dû y établir un poste de soixante-quinze soldats. Cela ne rassurait qu’incomplètement les résidents anglais qui, à la moindre alerte, allaient se tapir dans une mine, à l’entrée de laquelle ils avaient braqué un bizarre canon, fondu avec des boîtes de conserves. Un jour, il y eut