Page:Malato - La Grande Grève.djvu/457

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— C’est Paryn qui est l’homme de cette politique, dit Schickler. Il forme le trait d’union entre les radicaux et les socialistes ; sa popularité grandit tous les jours. Maire aujourd’hui, il sera député demain.

— Oh ! je saurai bien l’en empêcher ! gronda des Gourdes frémissant comme s’il eût marché sur une vipère.

Sa haine de Paryn n’avait fait que s’accroître, s’il était possible, depuis le commencement de la grève, car il savait que l’appui moral et même matériel prêté aux mineurs par la masse des habitants de la région était surtout l’œuvre du maire de Climy. C’était sous son impulsion infatigable que s’organisaient les réunions, conférences, envois de secours, non seulement en argent, mais aussi en provisions, sacs de farine, pommes de terre, légumes et salaisons, arrivant presque chaque jour au comité de la grève et, permettant des distributions. Et, si l’autorité préfectorale se refusait à exercer une pression comminatoire sur les mineurs, la faute en était aussi à Paryn et à ses amis, des comités radicaux, qui agitaient l’opinion publique en faveur des ouvriers.

La destinée semblait protéger cet ennemi maudit. Les attaques les plus acharnées de la Gazette de Seine-et-Loir n’avaient fait qu’augmenter le succès de l’Union populaire. Il fallait, pourtant, en finir avec Paryn, avant les élections générales.

Et devant son allié, des Gourdes parla librement de ses projets. Il préparait contre le maire de Climy une nouvelle attaque de la Gazette de Seine-et-Loir, une de ces attaques plus mortelles qu’un coup de poignard. Puis, aussitôt Paryn à terre, et ses coreligionnaires ébranlés par la secousse, c’était sur le préfet lui-même qu’on marcherait ouvertement cette fois.

— C’est bien, approuva Schickler.

Et, lorsque des Gourdes quitta le Brisot, un pacte