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Page:Malato - La Grande Grève.djvu/480

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1o La Compagnie reconnaît d’autant plus facilement le droit de ses ouvriers à se syndiquer qu’elle n’en a jamais contesté le principe ;

2o Désireuse de montrer ses intentions bienveillantes, la Compagnie ne prononcera aucun renvoi pour fait de grève et réembauchera les vingt-cinq ouvriers dont le départ a amené la grève ;

3o L’indépendance des mineurs dans leur vie privée ou familiale ne peut être mise en question ; de même la politesse sera recommandée aux chefs à l’égard des hommes placés sous leurs ordres ;

4o De sa propre initiative, la Compagnie accordera aux ouvriers quittant le service avant l’âge de la retraite une pension proportionnelle qu’elle déterminera d’accord avec le syndicat ;

5o De même, toutes les questions de salaires seront traitées directement entre la Compagnie et le syndicat.

Ainsi la question du renvoi des policiers se trouvait éludée, grâce à l’habile initiative de Moschin. Lorsque les délégués mineurs avaient voulu insister sur ce point, des Gourdes s’était levé leur déclarant : « Je vous donne tout simplement ma parole que les choses resteront en l’état où elles sont aujourd’hui : la Compagnie a dû se protéger par une police au lendemain des attentats de la « bande noire ». L’ordre étant assuré par un accord loyal entre les deux parties, je ne vois plus nécessité de reconstituer cette police. Voyez si ma parole vous suffit : c’est à prendre ou à laisser. »

Les délégués hésitaient à se contenter d’une simple déclaration verbale. Mais le préfet avait pris acte solennellement de cette déclaration verbale ; d’autre part, des Gourdes, en échange de l’augmentation des salaires réclamée par les ouvriers et qu’il ne repoussait pas de façon absolue, se bornant à la renvoyer à