que perçurent les mineurs en ce moment rassemblés dans la carrière.
À l’intérieur de la chapelle, les agents de Michet déployaient leur zèle, brisant les cloisons de la sacristie, le confessionnal, les bancs, les chaises.
À ce moment, les broussailles s’écartèrent pour donner passage à un prêtre, l’abbé Firot.
Le jeune vicaire contempla du dehors avec un sourire étrange la profanation dont le saint lieu était l’objet, en se murmurant à lui-même :
— Qui sait si la comédie d’aujourd’hui ne deviendra pas la tragédie de demain ! Maintenant nos mouchards, plus tard peut-être les vrais révolutionnaires !
Cependant Michet sortait de l’église. Il aperçut soudain le vicaire.
— Eh bien ? fit des yeux celui-ci.
— Je n’oserai jamais, murmura Michet se parlant à lui-même.
Cependant les mineurs qui se rendaient à la réunion de la carrière passaient, attirés par les cris révolutionnaires. Brusquement, Michet bondit sur l’abbé Firot avec un grand cri de : « Mort aux jésuites ! » et le prit au collet sans trop de rudesse.
— À la bonne heure ! fit cette fois toujours du regard le prêtre ainsi malmené pour la forme.
Les nouveaux venus s’étaient joints aux mouchards sans les reconnaître. Est-ce que, d’ailleurs, les quinze cents esclaves de Chamot, travaillant à des puits différents, pouvaient tous se connaître ? Il n’y avait entre eux qu’un seul lien : le sentiment de leur commune misère et un vague esprit de révolte.
— Les enfants, à la carrière ! cria Michet qui prit la tête de la troupe.
Et, tenant toujours l’abbé Firot au collet, il entonna à pleins poumons la Carmagnole, reprise en chœur par tous ses compagnons.
Cependant, étant arrivé devant un fourré très som-