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infaillibles, alors que les connaissances humaines sont pour la plupart soumises à une révision perpétuelle, la science doit donc, tout en constatant des faits et en tirant des hypothèses, se garder de conclusions trop absolues.

L’anthropologie est une science née d’hier (seulement du milieu du dix-neuvième siècle) qui est appelée à un avenir immense, car une fois changée la base économique, c’est par l’étude de l’homme physique et moral, qu’on pourra achever de cicatriser les vieilles plaies de la société et créer une humanité saine. Mais dans sa branche la plus récente : l’anthropologie criminelle, on se trouve en présence de constatations encore trop contradictoires pour qu’il soit permis de conclure hâtivement. C’est ainsi, par exemple, que d’après Lombroso et Marro la gaucherie et l’ambidextrie prédomineraient chez les délinquants alors que le criminologue allemand Baer affirme le contraire. Sur les sensations acoustiques, désaccord complet : Ottolenghi et Frigerio déclarent que nul sens ne parvient à un degré de perfection égal à celui de l’ouïe chez les criminels ; Mme Tarnowsky, savante qui a importé en Russie l’anthropologie criminelle, dit exactement le contraire. Même désaccord entre les savants italiens et la doctoresse russe en ce qui concerne la sensibilité physique. Sur l’acuité visuelle, l’étendue du champ de vision et la perception des couleurs, les constatations ne concordent pas davantage. Enfin, pour ce qui est du tatouage, si fréquent chez les délinquants mais aussi chez les marins, les soldats et même nombre de tra-