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vailleurs catalogués « honnêtes », Baer, d’accord avec Lucchini et Baker, et contrairement à Garrieri, Maraglia et Battistelli, lui dénie toute signification au point de vue de la criminalité.

Le tatouage, plus fréquent dans des « basses classes » que dans les hautes, est certainement un indice de goût contestable apparentant moralement ceux qui le pratiquent aux primitifs polynésiens. Et tandis que ces derniers se montrent fréquemment de véritables artistes, le tatoué européen ne témoigne le plus souvent que d’une imagination grossièrement obscène. Pourtant le même sentiment de coquetterie sauvage se traduit chez les élégantes du beau monde qui se font percer les oreilles pour y suspendre des boucles ou chez ceux et celles que la vue d’un uniforme militaire avec de l’or, de l’écarlate et des plumes fait se pâmer. Le général se redressant orgueilleusement sous son panache, l’individu — militaire ou civil — plastronnant en étalant un bout de ruban de couleur attaché à sa boutonnière ont une mentalité de sauvages ; ils sont les frères intellectuels des tatoués[1].

Quelle est la proportion des êtres normaux, rendus criminels par le fait du milieu, relativement à celle des criminels par dégénérescence ? c’est ce qu’on ne peut

  1. Et même, il y a peu d’années, ce fut la mode, qui alla jusqu’à la fureur, dans la haute société anglaise, de se faire tatouer. Il y a là bien probablement un réveil d’atavisme.