Aller au contenu

Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la victime d’une agression la faiblesse que lui causent ses blessures.

On assiste, en effet, depuis que l’élite organisée du prolétariat a orienté sa marche vers ce but logique : expropriation des capitalistes et socialisation du capital, à une éclosion de doctrines pseudo-sociales et en réalité ultra-bourgeoises. Aux déshérités qui se meurent faute d’une nourriture réconfortante, on prêche à la façon des prêtres l’abstinence et le végétarianisme ; un docteur a découvert que par une alimentation semi-carnivore, les ouvriers de France et d’Angleterre pourraient se nourrir avec 0,85 c. par jour et rivaliser avec les moujicks russes et les travailleurs hindous qui, sans jamais manger de viande, travaillent jusqu’à dix-huit heures par jour. Quel idéal ! En même temps, ils deviendraient « prolifiques et doux » ; ils reproduiraient la quantité de bétail nécessaire pour emplir les usines et ils ne se révolteraient pas !

Ces théories ont tout juste autant de valeur que celles qui prêchaient l’épargne aux ouvriers réduits à des salaires insuffisants pour vivre d’une vie humaine avec leur famille, ou que celles qui déclaraient l’association des sans-le-sou capable de concurrencer et éliminer pacifiquement les richissimes capitalistes !

Cependant il serait injuste d’assimiler à ces théories bourgeoises celle du néo-malthusianisme qui a proclamé le principe éminemment juste de la maternité consentie et déclaré préférable pour l’humanité d’augmenter en qualité plutôt qu’en quantité. Les parents incurablement malades ou réduits à la dernière misère qui