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ment, les typographes, les métallurgistes du plomb, les tisseurs au métier Jacquart, les ouvriers fabricants d’accumulateurs, de cartons colorés, de crayons colorés, les dentellières. L’empoisonnement par le mercure et ses composés s’attaque aux fabricants de baromètres et thermomètres, aux coupeurs de poils, aux ouvriers chapeliers ; l’empoisonnement par le sulfure de carbone aux fabricants de ce produit et aux caoutchoutiers ; l’empoisonnement par l’arsenic et ses composés aux fabricants de verts arsenicaux, aux fleuristes, aux ouvriers en papiers peints, aux mégissiers et tanneurs, aux naturalistes taxidermistes. Quant aux carbures d’hydrogène : pétrole, benzine, aniline, goudron, etc., ils occasionnent des troubles graves chez les ouvriers qui les fabriquent, ainsi que chez les teinturiers et les dégraisseurs.

Quoi d’étonnant que les prolétaires condamnés par la nécessité économique à se livrer pendant toute leur vie à des travaux meurtriers finissent par contracter des lésions organiques et des prédispositions morbides qu’ils transmettront à leur descendance ? La lente et progressive différenciation de type physique chez les diverses classes sociales est chose fatalement logique, indéniable. Mais tandis que les savants de l’anthropologie criminelle ne sont que trop enclins à voir dans les anomalies physiques et les infirmités héréditaires des stigmates certains de démence ou de criminalité frappant de déchéance irrémédiable celui qui les présente, il convient bien plutôt d’y voir des tares de misère, imputables à l’organisation économique, et encore guérissables