Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/132

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est toujours prêt à dévaliser par de légales opérations de finance, de commerce ou d’industrie, avec une rapacité ignorée des « Apaches ». Figé dans une correction glaciale de langage et d’allures, il a extirpé de son être toute envolée, toute passion, tout restant d’humanité. Ce n’est pas à lui qu’il faudrait parler d’enthousiasme, de sacrifice, d’amitié, d’amour. Ce qui n’empêche pas cet être guindé d’aller le plus souvent oublier dans un discret lupanar l’ennui découlant de la fréquentation continue de sa moitié épousée avec dot. Aussi trouve-t-il la prostitution « un mal nécessaire », tout en affichant l’implacable mépris des prostituées. Quelquefois ses gants blancs et ses bottines vernies sont éclaboussés de sang : féroces défenseurs d’une société qui les entretient dans le bien-être et l’oisiveté, on a vu souvent les beaux Messieurs sonner l’hallali aux tueries de prolétaires et, dans les triomphes de l’ordre, sabler le champagne à la santé des fusilleurs.

La Dame est quelque chose d’encore pis.

Tout ce qu’il peut y avoir de charme, de tendresse, d’amour dans le cœur de la femme s’est desséché, ranci chez la jeune bourgeoise dressée dès l’enfance par sa famille et son milieu à la vanité, l’égoïsme et l’hypocrisie. Et à cette éducation malsaine vient se joindre la tendance instinctive d’un sexe qui, séculairement opprimé, a été contraint de chercher dans la ruse un recours contre la force.

Faite d’absurdités religieuses, de lieux communs, de sophismes et de grimaces mondaines, l’éducation de la jeune bourgeoise en France, il y a moins d’un