Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/140

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non révoltés contre leur classe soient uniformément des monstres ? Rien ne serait plus inexactement ridicule et l’on peut rappeler le jugement porté par Heine : « Les courtisans du peuple (en général des bourgeois) ne cessent jamais de glorifier ses perfections et ses vertus ; ils lui crient avec enthousiasme qu’il est beau, qu’il est bon, qu’il est intelligent. Ils ne disent pas la vérité. Le peuple n’est pas beau, mais sa laideur disparaîtra lorsque l’hygiène sera répandue ; le peuple n’est pas bon, il est même souvent méchant (surtout contre lui-même et pas assez contre ceux qui l’oppriment), mais sa méchanceté provient de la faim ; le peuple ne sait rien, mais cela provient de l’ignorance, et cette plaie nationale sera guérie avec la diffusion de l’instruction publique. »

Ce qui revient à dire : pour que le peuple se transforme, il lui faut de nouvelles conditions d’existence, un nouveau milieu. Or, si abaissé soit-il, ce n’est que lui seul, ayant tout intérêt à cette transformation, qui pourra la réaliser.