Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/16

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rels que les Blancs et les Jaunes à la vie et à la liberté, n’en constitue pas moins un problème sérieux, il est certain que cette fédération universelle, jadis rêve enthousiaste des penseurs généreux, pourrait n’être que superficielle et éphémère si elle n’était basée sur une refonte et un nivellement de tout le corps social. Une bourgeoisie dirigeante, puissante et cultivée, aurait beau supprimer les frontières, proclamer l’unité du genre humain et réaliser ainsi en apparence le rêve des anciens internationalistes, cette unité ne serait pas plus solide et durable que celle de l’empire romain si la société contenait encore dans son sein des castes et des classes antagonistes, séparées autant par les conditions de vie matérielle que par la culture et les sentiments. L’unité humaine, proclamée au sommet, s’effondrerait presque aussitôt par la dislocation de sa base.

Cette unité là ne serait que celle d’une classe internationale de possédants, dirigeant et exploitant un grand troupeau prolétarien appelé à remplacer les animaux domestiques. Les différences de situation accentueraient de plus en plus les différences intellectuelles et physiques jusqu’au jour où les classes sociales, devenues des espèces zoologiquement distinctes, seraient séparées par un abîme infranchissable, tel que celui existant entre l’homme et le singe.

Si cette séparation du genre humain en espèces ennemies, destinées à s’entre-déchirer n’est qu’une possibilité et non une loi inexorable de la nature, si les individus arrivent à être autre chose que pasteurs, chiens, loups et moutons, ce sera grâce à la Révolution. Révo-