Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/38

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bles jusqu’à ce qu’il plût à leur créateur de les exterminer par un cataclysme pour en faire surgir d’autres différents, si tout se répétait dans la nature, à quoi bon aspirer à des changements ? Vivre comme avaient vécu les ancêtres, sans désirer mieux, étouffer toutes aspirations, n’était-ce pas se soumettre à la volonté même du ciel ?

Cependant le développement des sciences naturelles, notamment de la paléontologie et de l’embryogénie, devait faire triompher la vérité malgré les efforts intéressés des savants officiels. En même temps que Darwin par ses observations sur les oiseaux d’abord, puis sur les autres êtres animés, montrait l’adaptation à des milieux divers créant les différences morphologiques entre les rejetons d’une même souche primitive, les embryogénistes retrouvaient dans les phases de développement du fœtus humain les mêmes phases qui avaient marqué la succession des espèces vivantes sur notre globe. Le grumeau gélatineux d’où naît neuf mois plus tard l’enfant humain n’a-t-il pas son analogue dans le protoplasma ou bathybius découvert par Hæckel et première ébauche des êtres ? Et après que ce grumeau s’est étiré en forme de ver, ne vient-il pas à présenter le type de l’amphyoxus lancéolé, cet étrange animal sans crâne, marquant la transition des vers aux poissons ? Le fœtus humain ne devient-il pas ensuite reptile, batracien, quadrupède, au point d’offrir, à la huitième semaine de gestation, la plus grande analogie avec le fœtus du chien ? Qui donc ensuite, le quadrupède évoluant en bimane, distinguerait ce fœtus humain de celui du chim-