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écrire beaucoup de choses. Nous nous rappelons avoir connu un fils de la campagne, naguère valet de ferme, qui, à force de méditer, avait trouvé sans maître et sans livres les principes de la trigonométrie rectiligne ; mais ces Pascals plébéiens sont rares. Ce sont bien plus les sentiments que les facultés purement psychiques qui sont développés chez le peuple.

Après la tête, la main est la partie caractéristique de l’être humain. C’est aussi par le développement de la main avec la flexibilité des doigts et l’entière opposabilité du pouce, perfectionnées par l’usage, que le pithécanthrope s’est peu à peu éloigné du singe anthropomorphe pour donner finalement naissance à l’homme. Certes, c’est une erreur de croire, comme on l’a prétendu si longtemps, que le chimpanzé, le gorille et l’orang-outang sont des quadrumanes et que, d’un autre côté, leur pouce n’est pas du tout opposable. Mais combien grossière est encore cette main avec sa paume plate, ses doigts courts, son pouce rudimentaire ! Cette main pourra saisir les branches, cueillir des fruits, étreindre un bâton ; elle sera incapable de travaux compliqués. Ce ne sera qu’assouplie par l’usage, au bout d’une interminable suite de siècles, qu’elle pourra, chez le singe définitivement humanisé, de la période tertiaire, se livrer à la taille de la pierre et à de véritables travaux.

Si les disciples de Desbarolles et d’Arpentigny, au lieu d’attribuer aux planètes des influences sur les événements de la vie et d’en rechercher le présage dans les lignes de la main, s’étaient bornés à étudier la